Départ le samedi 3 août avec notre cordée au complet.
Direction la vallée d'Aspe.
Peio (initiateur rando alpine), Oriane (initiatrice terrain d'aventure), Pascal (Initiateur cascade de glace), et moi encadreront et partageront cette sortie. Damien, prothésiste chez Ottobock sera également présent. Nous partons pour deux jours d'aventure.
Découvrir la vallée d'Aspe, c'est la promesse de pouvoir être entouré du Cirque de Lescun, une dentelle rocheuse avec ses falaises, et le contraste entre ses pierriers et ses vallées verdoyantes. L’objectif du week-end est posé : appréhender la marche sur pierrier, augmenter le dénivelé et apprendre à gérer son effort.
Nous nous arrêtons le samedi pour un pique-nique en bas des voies du rocher d'Esquit. C'est l'occasion de se retrouver, et de partager un bon moment. On se passe les nœuds de 8, on retrouve les sensations du rocher. Et pour certains c’est une première en tête : Bravo Damien pour ce nouvel apprentissage et Apo pour cette « re »connexion à la tête!
Le soir nous poursuivons notre épopée avec notre premier bivouac ensemble sur un joli terrain proche de Eysus en pleine campagne (merci Cédric et Lucie). Ce petit bout de terre est isolée de toute habitation confortable. La nature avait repris ses droits, nous nous sommes ainsi aménagés un petit coin de paradis : une table, des tabourets, un petit barbuc, des tentes et des voitures aménagés, whats else ?
La soirée se déroule parfaitement bien entres rires, chants basco bearnais français et surtout une grillade de courgette soucisses bien appréciées !
Il est 22h nous partons nous coucher.
5h30 : le réveil sonne pour Oriane et moi, nous souhaitons préparer un petit déj digne d’un 3 étoiles : salade de fruits, pain d’épices avec une recette « a vista de nas » et du café chaud… La nuit fut humide mais tout le monde se réveille petit à petit avec l’odeur du café …
Nous partons direction le refuge de Laberouat où nous avons donné rdv à Pascallou et Pierre Fréchou (le vidéaste).
8h : Nous démarrons la rando dans une très belle forêt qui parfois laisse apparaitre le grand Billare et les orgues de Camplong qui nous encerclent. Notre regard se perd entouré de toutes ces falaises impressionnantes. Peio nous arrête et nous montre du bout de son bâton l’objectif du jour, le pic du Countendé (2338m). Un sommet peu visité et escarpé qui demande l’utilisation des mains dans sa partie finale avec deux cheminées dont la première de niveau III, en bref un bon entrainement pour l’Ossau.
La forêt nous permet de nous échauffer à l’ombre, ce qui sera rare sur la suite de la rando. Nous arrivons ensuite à la cabane du berger en découvrant l’Ossau dans notre dos. Il est là, trônant au milieu de nulle part, avec sa fière allure.
La montée se fait à petit pas avec quelques pauses, c’est le moment d’ajuster sa marche, de connaitre son rythme tout en écoutant les cloches des brebis qui nous montrent le chemin.
Au bout de quelques heures, nous nous abritons sous le seul pin qui nous offre de l’ombre pour se ravitailler un peu. Nous sommes déjà dans l’ambiance de l’Anie, entourés de cailloux à perte de vue sans eau, sans lac. Un décor presque lunaire.
Nous voyons de là où nous sommes, le pic et l’immense pierrier qui nous sépare du sommet. Nous reprenons la marche à petits pas. C’est dur d’évoluer dans un environnement minéral sans ombre et pourtant la cordée avance chacun à son rythme.
Photo Pierre Fréchou
Photo Pierre Fréchou
Photo Pierre Fréchou
Photo Pierre Fréchou
Puis nous arrivons au frais en bas des cheminées. Oriane organise les cordées. Ce sera Peio qui montera en premier avec Cyrilla et Apo, suivront Damien et moi. Puis la deuxième cordée organisée avec Oriane, Ttipi et Alexia.
Chaque pas est minutieusement posé dans ce pierrier très effritable. Une première cheminée en III est franchie, nous laissant évoluer sur une petite vire bien exposée afin d’arriver sur la deuxième cheminée et ainsi probablement le sommet. Tout le monde reste concentré. Nous sommes seuls sur ce Countendé.
Photo Pierre Fréchou
Peio arrive suivi d’Apo et Cyrilla, dont l’émotion explose au sommet face à cette immensité et cette vue panoramique à 360 °. Nous sommes très vite rejoint par le reste de l’équipe où la contemplation domine cet instant. Nous nous félicitons et laissons place aux émotions !
Admirer, respirer, pleurer. Nous sommes surpris d’être là à l’instant T sur ce petit sommet où nous sommes à l’étroit, ce petit caillou à plus de 2000 m d’altitude, déstabilisés par tant de grandeur, et de profondeur dans ce que nous regardons. La joie est immense et se lie sur tous les visages.
Le temps défile mais il est temps d’aborder la descente avec toute la concentration que cela nécessite sur la pause des pieds, et des mains. Cette roche est très effritable.
Pas à pas la première cordée avance guidée par Pascallou. Nous sécurisons par une sangle la vire sous les conseils d’Oriane, puis la deuxième cordée s’élance également.
Dans ces moments-là, le silence est nécessaire pour garder une totale concentration sur nos mouvements. Arrivés tous en bas des cheminées, nous ressentons la fatigue, ses premiers signes entre l’effort physique, l’énergie à rester concentrer… nous décidons de former des binômes pour descendre le pierrier. Quelqu’un devant qui stabilise les appuis de son binôme présent derrière lui.
Nous arrivons assez rapidement à sortir du pierrier, mais il fait chaud, et nous ne nous sommes peut-être pas assez hydratés. Arrivés à la cabane du berger, nous en profitons pour nous rafraichir à nouveau. Les pauses sont de plus en plus fréquentes, l’énergie baisse, nous arrivons à la forêt qui nous a paru interminable malgré la beauté des lieux. De nombreux faisceaux de lumières traversent cette forêt nous laissant le choix d’admirer ce tableau d’ombres et de lumières.
Nous arrivons finalement au refuge 11h après le départ, soulagés d’être arrivés, les jambes fatiguées, et la satisfaction d’une ascension accomplie malgré les doutes, malgré les peurs et malgré quelques douleurs.
Lorsque notre regard se pose en arrière sur le sommet du Countendé où nous étions quelques heures auparavant cela parait irréel d’avoir accompli un tel exploit. Pour certains c’est la première rando alpine accomplie ! Il est tard. Nous sommes fatigués. La route nous attend. Nous partons. Nous quittons les montagnes avec des images plein la tête. Quelques uns dormiront sur le retour, d’autres échangeront sur cette extraordinaire sortie, ce challenge et ce dépassement de soi. Ce week end était riche en émotion, en apprentissage et en partage.
Partir à l’aventure et marcher est le meilleur moyen de se reconnecter à la nature, mais aussi aux autres. Ces moments de bonheur en montagne, ont d’autant plus de saveur quand ils sont partagés. Nous étions un super groupe ! Apo, Cyrilla, Alexia, Oriane, Damien, Ttipi, Peio Pascallou, Pierre et moi.
Ensemble on ose, on apprend, on prend confiance et on se motive pour la suite !
Nous sommes en marche pour l’Ossau ..
MERCI A TOUS POUR CE BEAU WEEK END ! ! ! https://www.youtube.com/watch?v=UGsEPb3PJBs Merci Pierre de nous avoir accompagné pendant cette aventure, avec ta discrétion pour filmer, tes blagues et ta bonne humeur ! https://www.instagram.com/la.frech/ https://www.pierrefrechou.com/
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